Bali est réputé pour ses splendides rizières en terrasse, se déployant en une myriade de nuances de vert et de reflets dorés, dignes d'une carte postale. Une attraction célèbre pour les visiteurs, mais peu d'entre eux prennent le temps de s'interroger sur ce qui se cache derrière ce paysage. À quel point les plantations de riz sont la scène d'une des activités les plus importantes et efficaces de Bali, et pas seulement une vision esthétique qui régale les yeux des touristes. Si l'eau est le sang de Bali, le riz en est l'essence.
La culture du riz est un travail laborieux, où la paresse n'a pas sa place. Les Balinais sont incroyablement efficaces lorsqu'il s'agit de s'occuper des rizières ou de récolter le riz, faisant de Bali l'un des lieux les plus productifs en terme de riz cultivé par hectare. Cette production est centrale à l'économie de Bali.
Le riz n'est pas seulement l'un des aliments principaux de l'île. Il est aussi au centre de nombreuses traditions Balinaises, puisqu'il est utilisé pour les offrandes et lors des prières. L'agriculture Balinaise est le reflet de la philosophie Hindoue par la manière dont elle est organisée. Le système d'irrigation des rizières est lié à au moins un temple de l'eau, duquel le prêtre à son mot à dire sur l'allocation de l'eau. Ce système traditionnel vieux d'un millier d'années se nomme l'irrigation Subak. Il permet à l'agriculture d'être un moyen direct de relier les habitants, la Nature et Dieu, transformant le paysage agricole en un environnement culturel.
Ce lien entre les Hommes, la Nature et Dieu fait partie de la philosophie Tri Harta Karana. Dans l'Hindouisme, ce terme signifie "les trois manières d'atteindre le bonheur physique et spirituel". L'essentiel de cette croyance réside dans le maintien d'une relation harmonieuse entre les humains, entre les humains et leur environnement, et entre les humains et les dieux. Cette doctrine est mise en place à travers certains rituels religieux, mais aussi dans les activités journalières qui impliquent plantes et animaux.
L'irrigation Subak possède une organisation physique et sociale complexe. Cela assure que chaque rizière, de chaque fermier, reçoive de l'eau de manière équitable. Cette eau prend son origine d'une source qui est généralement une rivière, puis est déviée dans plusieurs canaux, pour irriguer les champs d'une section. L'eau de cette section est par la suite déviée dans la section d'un autre fermier à une heure précise de la journée, pour créer une rotation qui permet à tous les champs d'être irrigués convenablement.
Le système Subak intègre également une hiérarchie de rôles sociaux, où différents individus sont en charge de différents aspects de l'irrigation. En soit, un Subak peut être vu comme une association coopérative, avec son propre emploi du temps et ses propres tâches, différant d'un village à un autre.
Parmi ces tâches, il y a le devoir religieux: des prières et des offrandes sont faites par le Subak à des dieux et déesses spécifiques (dont Devi Sri), pour demander une récolte favorable et la bénédiction des rizières. Chaque rituel prend place durant diverses saisons, ciblant des préoccupations agricoles variées, dans l'espoir de résultats spécifiques. Le rôle des temples de l'eau reliés au Subak est alors d'être des lieux de pèlerinage permanents pour la réalisation de ces rituels.
Dans l'Hindouisme Balinais, Devi Sri est la déesse à la fois du riz et de la fertilité, ce qui souligne que le riz est substantiellement un symbole de l'abondance et de la santé de l'île. Mais aussi un composé vital de l'économie et de la religion. La Nature est d'autant plus perçue comme possédant un rôle maternel, offrant nourriture et abris aux habitants de Bali.
L'équilibre avec la Nature est un devoir sacré pour les Balinais. Cela transparait même dans le travail agricole. Travailler sur une terre en bonne santé et être en harmonie avec cette terre est d'une importance cruciale pour trouver l'harmonie au sein de soi-même. En ayant gardé ces traditions et pratiques depuis tant d'années, Bali établit pour les autres pays d'Asie du Sud-est un humble exemple d'autosuffisance, mais aussi de bonheur spirituel.
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